L’inclusion financière n’est pas seulement une question d’accès à un compte bancaire ou à un crédit. Elle renvoie à la capacité des individus et des entreprises en particulier des femmes entrepreneures à accéder, utiliser et bénéficier de services financiers qui répondent à leurs besoins réels et contribuent à leur autonomisation économique. En Tunisie, l’écart entre les femmes et les hommes dans l’accès et l’usage des services financiers reste significatif, malgré des progrès notables en matière de bancarisation et de développement de la microfinance.

Les institutions financières jouent ici un rôle déterminant, à double titre :

1. Comme catalyseurs d’opportunités

          o En adaptant leurs produits aux différents cycles de vie des projets féminins (de l’amorçage à la croissance).

          o En intégrant des indicateurs d’impact social et environnemental dans leurs critères d’évaluation, au-delà des garanties classiques.

          o En exploitant les outils digitaux (mobile banking, plateformes de financement participatif) pour réduire les coûts, simplifier les démarches               et élargir la portée.

2. Comme vecteurs de transformation systémique

           o Les banques et IMF ne sont pas de simples distributeurs de crédits, mais des acteurs capables de réorienter les flux financiers vers des                      secteurs stratégiques : économie verte, agriculture durable, énergie renouvelable, numérique inclusif.

           o En travaillant avec les bailleurs, elles peuvent mettre en place des mécanismes de dé-risquage (garanties, subventions hybrides, fonds                     d’amorçage partagés) pour ouvrir l’accès au financement à des projets féminins qui seraient jugés trop risqués dans un cadre classique.

           o Elles ont également la responsabilité de promouvoir une culture de la finance responsable et inclusive, à travers la formation, la                                  sensibilisation et la valorisation des success stories féminines.

L’inclusion financière devient ainsi un levier de transformation : elle ne se réduit pas à combler un déficit d’accès, mais vise à renforcer la capacité des femmes entrepreneures à être des actrices du changement durable. Autrement dit, chaque dinar investi à travers un produit financier inclusif et responsable est un investissement dans la résilience économique, la justice sociale et la transition écologique du pays.